Le néologisme dollarisation décrit le choix pour un pays d'abandonner sa monnaie nationale pour adopter une monnaie étrangère, qui n'est pas nécessairement le dollar américain, ou de lier le cours de sa monnaie à celui d'une autre. En ce qui concerne l'utilisation de l'euro hors de la zone euro, de plus en plus fréquente, on peut aujourd'hui parler d'euroïsation. La dollarisation peut aussi être un phénomène économique spontané, dû à l'utilisation croissante d'une monnaie dans une économie. On parle alors de dollarisation partielle (Russie avec le dollar, Maghreb avec l'euro, ou des zones frontalières comme en Europe Genève, certaines parties d'Irlande du Nord ou Gibraltar). Cette évolution a des conséquences profondes pour l'économie du pays qui adopte cette politique, puisque l'Etat perd toute capacité à ajuster les fluctuations de l'économie par la politique monétaire et de taux de change. Il ne peut plus jouer de la planche à billets afin de réguler son endettement par les mécanismes d'inflation et de déflation ; il perd la capacité à dévaluer ou réévaluer sa monnaie ; et c'est aussi une perte économique pour la perception des droits de seigneuriage inhérent à la création de monnaie par une banque centrale. La stabilité et la force de parité de la monnaie de référence parmi les nombreuses devises internationales, avec un risque de crise de change très limité, motivent ce choix. En général, une fois un pays dollarisé, le phénomène est présenté comme difficilement réversible sinon au prix d'un changement radical de politique. Le phénomène de dollarisation est décrié par le mouvement altermondialiste car il porte atteinte à la souveraineté des États économiquement faible, mais présente aussi certains avantages économiques (crédibilité internationale, facilité des échanges). Le nombre de monnaies à utilisation mondiale est restreint (dollar, euro, yen, franc suisse, rouble) et quatre de ces monnaies servent de références pour d'autres monnaies (ce n'est pas le cas pour le yen). Ces monnaies font l'objet d'une utilisation commerciale dans tous les pays ou cela n'est pas légalement interdit : il s'agit d'une facilité et non d'une obligation au profit des touristes et entités commerciales.
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